City Guide d’un weekend en Anjou : une perle d’automne en Pays de la Loire à découvrir sans modération !
À mon sens, l’automne est l’une des plus belles saisons pour visiter les régions de France. Les feuilles se parent d’un camaïeu d’ocres, oranges, jaunes et les températures baissent petit à petit. Alors que la lumière du jour tombe chaque jour un peu plus et qu’une douce atmosphère morose s’installe en cette rentrée, j’avais besoin de me changer les idées.
Il y a quelques jours, j’ai donc eu l’immense chance de visiter un joli coin de France qui m’a ravi aussi bien par ses richesses culturelles, patrimoniales que pour son terroir extraordinaire. C’est entre Angers et Saumur que j’ai choisi de poser mes valises. À l’issue de mon expérience, je peux vous assurer que ce joyau régional situé à 1h30 de Paris et de la Charente-Maritime est un réel coup de coeur !
Vous recherchez une une destination authentique, généreuse et accueillante ?
Je vous recommande vraiment de visiter l’Anjou à l’aube des vacances de la Toussaint. Dans ce City Guide, je vous donne les activités incontournables ainsi que les hébergements et les tables à tester absolument lors d’un séjour en Pays-de-la-Loire : suivez-moi …
Article et voyage réalisés en collaboration commerciale rémunérée avec la Région Pays-de-la-Loire.
De Doué-la-Fontaine à Angers : une escapade nature et patrimoine le long de la Loire
Une visite bucolique et unique du château de Brissac : « le Géant du Val de Loire »
On débute notre weekend par ce fabuleux domaine. Le château de Brissac est l’un des plus fastueux de l’Anjou (il faut dire qu’il en impose avec ses 7 étages et 48m de haut !).
Pour la petite histoire, il a la particularité d’être toujours habité par monsieur le duc et madame la duchesse de Brissac depuis l’entrée dans la famille de Cossé le 26 mai 1502 : unique en France ! Arpenter le domaine c’est donc rentrer directement dans une immense maison de famille.
Lors de mon passage à Brissac, j’ai pu profiter de la visite guidée. Pour ce faire, j’ai été agréablement accueilli par Lucien, guide- conférencier au château depuis 2 ans maintenant. Durant notre déambulation dans une partie des 204 pièces composant le château, il a su me narrer l’histoire du château.
Du théâtre aux cuisines en passant par les salons d’apparat, les chambres ou les galeries : grâce à sa gentillesse il a su rendre la visite vivante et passionnante et grâce à sa pédagogie naturelle (il est incollable !), j’ai pu en apprendre plus sur l’histoire des lieux. Personnellement je serai bien resté à papoter bien plus longtemps une fois la visite terminée …
Il faut dire qu’ici, il y a de quoi voir pour qui aime l’histoire de l’aristocratie et du mobilier des XVIIème et XVIIIème siècles. Tapisseries en trompe l’oeil, salle à manger avec bougeoirs en argent, vaisselle en porcelaine et fauteuils paillés ou encore lits à baldaquins et commodes Boulle : la décoration et l’ameublement sont juste incroyables ! Une vraie encyclopédie de l’art de vivre nobiliaire d’Ancien-Régime.
De plus, Brissac a joué un rôle indéniable lors du dernier Conflit mondial car le château sert de dépôt aux oeuvres des musées nationaux … dont la célèbre Tapisserie de l’Apocalypse aujourd’hui exposée au château d’Angers.
De plus, outre l’intérieur du château de Brissac, je vous recommande également de prolonger la visite par le parc de 70 hectares.
Ouvert au public gratuitement, il propose également 5 balades à effectuer. Chaque circuit permet d’avoir un aperçu des environs mais également d’observer le château dans son écrin naturel. Personnellement, j’ai choisi la balade « du mausolée ». Partant des anciennes écuries, longeant une partie des vignobles du domaine et passant par les sous-bois, il débouche sur le tombeau familial des ducs de Brissac. Il s’agit d’un monument en tuffeau édifié en haut d’un coteau dans une clairière surplombant le château. D’ici, en s’approchant des vignes, vous aurez une vue à couper le souffle sur le château de Brissac.
L’une des plus belles vues qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à présent !
Informations pratiques
Le Château de Brissac fut marqué par la présence dans ses murs de Jeanne Say, marquise de Brissac. Elle était cantatrice et amatrice d’opéras et de théâtre. Ainsi, pour assouvir sa passion, elle fit édifier un flamboyant théâtre qui est aujourd’hui visible lors d’une visite au domaine.
Vous pourrez y admirer de splendides costumes portés par la marquise sur la scène principale.
Tarifs Adulte : 11€ / Réduit (sans emplois, étudiants, PMR, ...) : 9,50€ / 8-16 ans => 4€ (gratuit moins de 8 ans).
Horaires Du 18 mars à fin juin et septembre : 10h/13h-14h/18h tous les jours. Juillet/Août : 10h/18h tous les jours. 1er octobre au 12 novembre inclus : 10h30/13h-14h/17h30 tous les jours (sauf le mardi). 13 novembre à mars : le château est ouvert tous les jours pendant les vacances uniquement (sauf le mardi).
Remontez le temps en Anjou au début du XXème siècle à Rochemenier
Les châteaux c’est bien beau, certes ils font partie intégrante du patrimoine du territoire Angevin. Mais lors de mon périple en Anjou, j’ai pu découvrir avec délice le patrimoine sous-terrain. Et quoi de mieux que les fermes troglodytiques de Rochemenier situées à Doué-la-Fontaine pour en apprendre plus sur la vie des habitants des grottes au début du siècle dernier ? En effet, ici j’ai pu déambuler dans les anciens bâtiments parsemés d’objets d’antan : de vieux vêtements pendus aux battants des armoires, une ancienne calèche dans un rebut, des machines agricoles sous les hangars ou encore de vieux meubles d’époque, …
Venir à Rochemenier, c’est faire un saut dans le temps dans les campagnes angevines des années 1900. J’en suis ressorti à la fois enchanté et bluffé par le réalisme des reconstitutions.
Au total, on estime qu’il y avait 4 fermes réparties entre deux types de constructions : semi ou totalement troglodytiques. Seules deux d’entre-elles sont aujourd’hui accessibles en toute sécurité. En arpentant les dédales de galeries creusées au fil du temps au prix de litres de sueurs et de peines par l’Homme, à même la roche, j’ai vu s’articuler tout un formidable univers souterrain jusqu’alors inconnu. Pour l’anecdote, ces tunnels servaient de moyen de communication très efficace pour les habitants des fermes !
C’est cette vie de labeur et courageuse qui est donnée à voir. Devant les vieilles photos des anciens occupants des lieux on n’ose à peine bouger ni même hausser la voix de peur de déranger. Au fil de ma visite, une chose m’a marquée. De nombreuses photographies et cartes postales en noir et blanc sont exposées. Elles représentent soit d’anciens propriétaires ou elles mettent en lumière un art ou une scène rurale (vannerie, labour, vendange, élevage, …). Comme pour humaniser les vieilles pierres et rappeler qu’avant d’être le lieu touristique, Rochemenier était avant tout le théâtre d’une vie riche, simple et authentique.
Informations pratiques
Possibilité d’effectuer une visite libre ou commentée du site.
Tarifs Adulte : 8,00€ / 6/14 ans : 5,50€..
Horaires De Février au 15 avril & du 15 septembre au 20 novembre : 10h/17h tous les jours sauf le lundi et du 15 avril au 15 septembre : 9h30-17h30. Fermé en décembre et janvier.
Si vous souhaitez continuer votre expérience sous terre, vous pouvez vous rendre au Mystère des Faluns (7 rue d’Anjou, 49700 Doué-la-Fontaine). Vous pourrez effectuer un superbe parcours familial son et lumière à la découverte de l’histoire de la création de la roche de Falun. Tarifs Adulte : 8,00€ / -12 ans : 5,00€ (gratuit -5 ans).
Prenez le temps de flâner dans les rues d’Angers : première ville Verte de France !
Passer un weekend en Anjou, c’est aussi vagabonder à sa guise, sans stress ni pression dans de magnifiques villes et villages labellisés et pétris de trésors architecturaux et historiques. Pour ce faire, direction Angers et son agglomération de 300 000 habitants. Joachim du Bellay en vantait « La Douceur Angevine » dans ses poèmes du XVIème siècle.
Et il avait bien raison ! Pour ma part, j’ai immédiatement été happé par ce cadre de vie enchanteur ! Il faut dire qu’ici il y avait un défi : je suis déjà venu à Angers il y a 5 ans, le but ici était de me faire (re)découvrir la ville et me laisser surprendre.
Nichée le long de La Maine, Angers est une ville qui s’apprivoise au fil des rues médiévales, des anciens logis Renaissance et des oeuvres plus contemporaines.
Pour m’aider dans mon périple, j’ai pu compter sur l’aide de l’Office de Tourisme Destination Angers. Ils ont su formidablement répondre à ma demande. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, me voici sur la ligne de départ pour effectuer un joli parcours « patrimoine ».
La balade proposée est encadré par une ligne bleue tracée au sol : impossible de se perdre ! En suivant scrupuleusement le trajet pré-établi, je suis passé par les plus beaux sites historiques et culturels du centre-ville.
De la Collégiale Saint-Martin du Vème siècle (l’un des monuments carolingiens les mieux conservés de France) au quartier de la Doutre en passant par la magnifique place du Ralliement, poumon dynamique de la ville, … Comme moi, vous ne pourrez pas rester insensibles au charme des ruelles pavées et des façades à pans de bois.
Ce circuit est aussi l’occasion d’appréhender la nature dans la ville. Car oui, ce n’est pas pour rien qu’Angers est considérée comme l’une de villes le plus responsables et végétalisées de France. Parcs, jardins, coulées vertes le long de la Maine, … J’ai pu notamment prendre une petite pause dans le parc Balzac qui offre une magnifique promenade au fil de l’eau ou encore le parc situé entre le logis Barrault et le Musée des Beaux-Arts.
Enfin, ce que je pourrais retenir de cette fabuleuse promenade à la (re)découverte d’Angers, c’est le formidable mélange des genres entre un patchwork architectural et patrimonial hors-normes et la modernité. Cette modernité a aussi sa place dans le circuit balade de l’Office de Tourisme Destination Angers à travers 26 fresques de street-art. Le graffiti et Angers, c’est une grande histoire d’amour depuis 2017. C’est à cette date que naît le 1er festival annuel « Échappées d’Art » qui fait se rencontrer de nombreux artistes du graph’ et un public toujours de plus en plus nombreux. Voici quelques oeuvres d’art urbaines que j’ai pu admirer :
À noter qu’il existe aussi un inventaire des fresques présentes en ville sur le site de l’Office de Tourisme (que je vous recommande de consulter si le sujet vous intéresse).
Moderne, chaleureux, vivant et coloré : tels pourraient donc être les qualificatifs que je pourrais donner à Angers et son centre-historique après avoir effectué la promenade. Vous l’aurez compris, cette visite est incontournable lors d’un weekend en Anjou …
Informations pratiques
Pour vous procurer le dépliant du circuit patrimoine, vous pouvez vous rendre à l’office de tourisme « Destination Angers » situé au 7 place du président Kennedy, 49100 Angers. Le circuit est gratuit !
Autre bon plan pour un weekend à Angers à prix malin : je vous recommande de vous procurer le CityPass valable pour 24h, 48h ou 72h pour un petit prix (de 17€ à 36€/personne). Avec cette carte, vous pourrez avoir des réductions sur une trentaine de sites sur le territoire angevin, des heures de stationnement gratuites et des réductions à la boutique de l’office de tourisme.
Un paradis culturel pour toute la famille en Pays de la Loire
Les vieilles pierres c’est super, mais l’Anjou ne se résume pas qu’à cela – bien au contraire … Les Pays de la Loire recèlent aussi d’une panoplie culturelle très riche. Et ce pour tous les goûts … La preuve avec ces trois sites que j’ai eu la chance de visiter lors de mon périple angevin.
Le château de Montsoreau, où quand l’Histoire rencontre l’Art contemporain !
Montsoreau est un petit village perché sur un éperon rocheux de tuffeau en Maine et Loire. Outre ses ruelles discrètes et fleuries, il est facile de se laisser émerveiller par ce cadre prestigieux. Mais en dehors du commerce et de l’extraction du tuffeau qui faisait vivre une partie des habitants jusqu’au milieu du XIXème siècle, Montsoreau est aussi réputé pour son château.
Le Château de Montsoreau a été construit vers 1450 sur l’emplacement d’une précédente forteresse datant du XIème siècle par Jean II de Chambes. Il voulait créer une demeure de plaisance le long du fleuve. De plus, ce qui m’a surpris, c’est la luminosité incroyable qui est perceptible à travers les grandes fenêtres donnant directement sur la Loire. On a vraiment l’impression de flotter au-dessus de l’eau. Depuis la terrasse principale perchée à 35m de haut, j’ai été subjugué par le panorama exceptionnel sur la Loire et la Vienne (son affluent).
Mais Montsoreau n’a pas eu fini de m’étonner. Alors que je pensais visiter un simple château du Val de Loire je me suis rendu compte que les lieux renfermaient un trésor tout à fait surprenant … En effet, depuis 2016, le château de Montsoreau abrite les collections d’art contemporain de M. Philippe Méalle. Ce collectionneur a accumulé les plus grands fonds d’oeuvres d’art conceptuel du collectif « Art & Language ». La visite de ce château-Musée d’Art Contemporain m’a permis à la fois de découvrir ce groupement d’artiste est né en Angleterre dans les années 1960 et le concept même d’art conceptuel que je ne connaissais pas.
Je ne vous cacherai pas ici que la visite fut assez déroutante pour moi qui ne suis pas du tout à l’aise avec ce courant artistique. En effet, ici les pièces peuvent paraître vides, sans cartels ni indications pour aider à comprendre le sens de l’exposition. L’idée même d’« art conceptuel » m’a un peu interrogé. Le but du collectif à travers ces productions artistiques est de questionner le visiteur et la société sur l’essence même de ce qu’est une oeuvre. Autrement dit, le parcours de visite présente un type d’art « cru et sans concession ». Ici, ce sont les idées et les étapes de réflexion primaires et sans filtres des artistes du collectif qui sont données à voir. Au final, de ce que j’ai pu comprendre, l’idée d’une oeuvre est plus importante que l’objet artistique visible une fois le projet achevé.
Néanmoins, malgré cette difficulté à percevoir l’essence même de l’exposition, j’ai trouvé le mélange entre « art contemporain » et « patrimoine/histoire de France » très intéressant !
Informations pratiques
L’entrée du château se fait côté Loire (parking situé au pied du château). Il n’est pas accessible aux PMR.
Horaires Février-Mars-Octobre-Novembre-Décembre : 12h/18h et Avril-Mai-Juin-Juillet-Août-Septembre : 10h/19h. Tarifs Adulte 11,00€/Enfants 7,00€.
Explorez le château d’Angers : une activité familiale et ludique incontournable à la découverte des Tapisseries de l’Apocalypse
Lors de mon escapade automnale en Anjou, je suis aussi allé rendre visite au roi René en sa demeure. Perché sur un éperon rocheux dominant la Maine, le coeur de la ville et les faubourgs, le château d’Angers est une pépite à ne surtout pas manquer si vous êtes de passage ici. Cette fois-ci, j’ai opté pour une formidable visite guidée de Morgane, guide à l’Office de Tourisme Destination Angers.
Dépendant du Centre des Monuments Nationaux, les lieux m’ont de suite impressionné (quand bien même j’étais déjà venu il y a quelques années). C’est au XIIIème siècle que la forteresse sort de terre à l’instigation de Blanche de Castille. En 1232, la reine veut construire une forteresse capable de protéger les rives gauche et droite de la Maine. À noter qu’il y avait déjà un un premier palais construit entre le IX et le XIIème siècles par les comtes d’Anjou (notamment les Plantagenêt).
On peut aujourd’hui encore apercevoir la puissance défensive et militaire que devait être le château. Par exemple, j’ai pu voir les 17 tours rondes originellement surmontées de toitures d’ardoises en poivrière implantées autour des 500m de rempart ou encore le large chemin de ronde haut de 13m environ et les deux portes complétées de herses médiévales qui servaient à bloquer l’accès au château aux potentiels asseyants.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce système poliorcétique a été efficace : la forteresse d’Angers n’a jamais été prise !
En prenant de la hauteur via les remparts, j’ai été frappé par les stigmates représentant le double rôle qu’a eu à tenir le château d’Angers. En effet, quelques décennies plus tard, aux XIVème et XVème siècles, les lieux deviennent une demeure de plaisance et un lieu d’habitation pour les ducs d’Anjou. Le duc et la duchesse vivaient dans l’actuel logis érigé en 1440 à côté du vieux logis comtal. Les façades sont de style gothique flamboyant. Au rez-de-chaussée il y avait des salles de réception alors que le 1er étage était occupé par le duc et le 2ème étage par la duchesse. Le tout est complété par une chapelle édifiée entre 1405 et 1413 et d’un châtelet d’apparat construit vers 1450. Ce dernier marquait une séparation symbolique la grande cour qui était alors publique et la cour seigneuriale réservée à la cour du duc.
Avant de continuer votre visite des lieux, je vous recommande de débuter par la visite du logis royal. En effet, ici vous pourrez retrouver une exposition permanente traitant de l’histoire du domaine et de la cour des ducs d’Anjou.
J’ai également beaucoup aimé l’exposition présente dans les deux étages du logis, qui, cette année, est dédiée à l’interprétation de la fameuse Tapisserie de l’Apocalypse. Celle-ci est intermittente, elle est présenté régulièrement au public. Reconstitution de la cour de Charles V lors des visites de son frère Louis Ier d’Anjou en Playmobil, jeux de société pour retrouver les habitants des lieux ou encore déguisements pour petits et grands et tableaux psychédéliques : tout est fait ici pour qu’adultes et enfants puissent passer un délicieux moment. Cette exposition a été un vrai coup de coeur.
Après cette visite dans les étages, on retourne sous terre ! Cap sur ce qui est peut être l’élément patrimonial le plus célèbre du territoire angevin. Vous l’aurez compris, j’ai pu admirer la beauté de la Tapisserie de l’Apocalypse. Visiter le château et admirer cette oeuvre formidable a encore plus de sens en cette année particulière. En effet, depuis le 13 mai 2023, elle est inscrite au Registre des Mémoires du Monde de l’UNESCO !
Génial non ?
Ici encore, guidé savamment par les explications de Morgane, j’ai pu percer les mystères de cette oeuvre dantesque ! En bref, elle a été réalisée en 1375 pour Louis Ier d’Anjou, pour être exposée lors de grands évènements afin de montrer sa puissance. Elle est la tapisserie médiévale historiée la plus importante du monde. Il faut dire que ses dimensions sont hors du commun : 103m de long et 4,50m de haut. Ce qui est étonnant c’est que pour passer cette commande monumentale, plusieurs personnes rentrèrent en jeu : un peintre qui réalisait les modèles, un intermédiaire pour avancer les fonds pour payer les ateliers et un atelier de tissage. C’est donc une commande très fastueuse et qui s’inscrit dans une mode chez les grands princes de cette époque que fut celle des tapisseries monumentales !
Si j’avais déjà vu la tapisserie il y a plusieurs années, j’en étais ressorti sans forcément comprendre de quoi il en retournait. Ainsi, je fus bien content d’être guidé par les explications de Morgane pour m’aiguiller dans ma visite (à noter que vous pourrez également découvrir un panneau explicatif à l’entrée ou découvrir la Tapisserie à l’aide d’un audio-guide en autonomie). Dans un souci de conservation (et après plusieurs phases de travaux), la Tapisserie est conservée dans une grande galerie obscure depuis 1996. En effet, celle-ci a été malmenée au fil des siècles : par exemple avant la Révolution de 1789, elle fut recyclée et servit tantôt couverture pour chevaux ou pour protéger des orangers, de chiffons ou encore de tapis de selle. Ce qui aujourd’hui me paraît complètement fou. Ce n’est qu’au XIXème siècle qu’on la redécouvre … sans un piteux état.
Devant donc passer un message en pleine Guerre de Cent-Ans, la tapisserie de l’Apocalypse regorge de détails tous plus intéressants les uns que les autres liés directement avec le contexte assez rude des XIVème et XVème siècles. La famine qui était fréquente à l’époque ainsi que des représentations de la mort et de la maladie (référence à la peste de 1347) sont présentes à plusieurs reprises. Idem, la haine des Anglais dans le cadre de la Guerre de Cent-Ans est attisée avec une représentation démoniaque d’un cheval à tête de lion. En bref, la tapisserie peut encore être très actuelle puisqu’elle illustre des sujets de notre époque au XXIème siècle (la pollution des eaux, une terre infertile, les conflits, …). Un vrai miroir de notre société en 2023 ! Ce n’est donc pas pour rien qu’elle fascine encore de nombreux artistes s’y intéressent encore aujourd’hui.
Se rendre au Château d’Angers et voir la Tapisserie de l’Apocalypse, c’est plonger au coeur de l’histoire de France et voyager dans 700 ans d’histoire : et ça c’est impressionnant ! Vous l’aurez compris, je vous recommande cette activité les yeux fermés pour un weekend en Anjou.
Informations pratiques
Les visites guidées peuvent également être effectuées directement avec un guide conférencier du château (visite tous les après-midi et sans supplément).
Horaires 2 mai au 4 septembre : 10h/18h30 et 5 septembre /30 avril => 10h/17h30. Tarifs Adulte : 9,50€ / Gratuit pour -18 ans.
Les caves Ackerman : une déambulation souterraine atypique à Saumur à la découverte d’un savoir- faire viticole d’exception
Enfin, le patrimoine passe aussi par les savoir-faire. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’Anjou en regorge. Vous le savez si vous me suivez sur Instagram, je ne suis pas un grand adepte de vin et je ne bois que très peu d’alcool. Ainsi, lorsque je suis arrivé dans les caves de la Maison Ackerman, l’une des plus prestigieuses maisons de fines bulles de Saumur, le pari n’était pas gagné.
Et pourtant : la visite fut tout simplement merveilleuse. À l’issue de celle-ci, j’en suis ressorti totalement comblé. Il faut dire qu’à première vue, la Maison Ackerman n’a rien qui la distingue des centaines d’autres domaines viticoles présents en Pays de la Loire … et pourtant.
Avant de vous parler de ce qui distingue ce site troglodytique, revenons brièvement sur l’histoire de ces caves. La Maison est fondée en 1811 et implantée sous terre depuis les années 1837-1840 par Jean-Baptiste Ackerman et Jean-Pierre Laurance-Olivier, des négociants belges spécialisés en spiritueux. Les deux hommes se spécialisent rapidement dans la production de vins relevant de l’AOC Saumur et des Crémants du Val de Loire.
Ainsi, au fil du temps, de la vendange à la conservation dans les caves humides situées le long de la rivière du Thouet, c’est un savoir-faire et un morceau du terroir d’Anjou qui est transmis. Tout au long de l’actuel parcours de visite, c’est ce patrimoine viticole qui est expliqué au fil des salles.
Personnellement, j’ai trouvé que le cheminement et les modules de médiation étaient très bien réalisés (anciennes réclames encadrées et suspendues dans une galerie ou dispositif de senteurs et de saveurs pour sensibiliser le nez aux arômes des vins). La visite dure 1h30 au total. On commence avec les origines de la Maison Ackerman puis on continue avec les techniques de production (présentation de machines à embouteiller, sélection des grappes et fabrication des bouchons et des étiquettes) : durant les 20 premières minutes environ, j’ai pu en apprendre plus sur ce patrimoine qui m’était alors quasiment inconnu.
La deuxième partie de la visite fut un vrai coup de foudre ! En effet, les caves Ackerman sont bien plus qu’un ancien chai souterrain. Depuis 2014, la Maison a acté un partenariat avec l’Abbaye de Fontevraud, (un autre très beau site que je vous recommande !). Le but est de transformer une partie des cavités en musée. J’ai donc été transporté dans un univers extraordinaire au fil des oeuvres d’art exposées. Entre jeux de lumières, poésies et installations plus contemporaines : j’ai passé un moment féérique et délicieux. Ces oeuvres m’ont vraiment permis d’apprécier la fin de la visite. Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’elles permettent également d’avoir un autre regard plus confidentiel et mystérieux sur ces anciennes caves à vin. Où quand l’univers du vin se transforme pour en créer un autre plus magique et coloré : moi je dis oui !
À noter que ma visite s’est achevée par une dégustation de vin dans l’espace boutique (avec modération – l’abus d’alcool est dangereux pour la santé). Ce fut une première pour moi. N’étant pas forcément habitué, j’ai eu la chance d’être conseillé et accompagné tout du long par une hôtesse. Elle m’a expliqué l’histoire des vins de l’AOC Saumur et des Crémants et m’a aussi guidé dans la définition des arômes. Ce qui est assez amusant c’est qu’en fonction des palais, les arômes peuvent être différents. C’est donc comme ça que j’ai trouvé une note fromagère là où il fallait plutôt trouver de l’abricot et de la pêche …
Informations pratiques
En dehors de cette somptueuse visite des caves et du parcours artistiques, les caves Ackerman sont également une formidable occasion d’acheter du vin dans la boutique ouverte au public. Vous y trouverez des vins rosés, blancs, crémants relevant de l’AOC Saumur (à consommer avec modération !).
Horaires Janvier à Mars & Octobre à Décembre : Lundi-Samedi 10h/ 12h30-14h/18h30 ; Avril/Mai : 9h30/12h30-14h/19h ; Juin à Septembre : 9h30/19h
Tarifs Adulte : 6,00€ (gratuit pour les enfants). Visite guidée à partir de 8,00€/personne.
Où dormir et manger en Anjou ? Mes adresses immanquables !
En dehors du patrimoine et de la culture, à mon sens, la découverte d’un territoire passe aussi par le plaisir des papilles et des pupilles. Autrement dit, que ce soit pour une évasion culinaire ou pour se reposer, l’Anjou est une destination incroyable pour les amateurs de bonnes tables et d’hébergements de charme.
Pour achever ce City Guide de l’Anjou en automne, j’aimerais vous proposer un petit florilège des adresses que j’ai pu tester lors de ma venue en Pays de la Loire.
Un territoire et des terroirs : l’Anjou, un bonheur gustatif
Sur les Quais - Un déjeuner en simplicité et gourmandise au fil de la Loire
Pour moi qui aime bien manger, mon déjeuner à Saumur sur l’ancien bateau-lavoir « Sur les Quais » restera longtemps dans ma mémoire. En réalité, il s’agit d’une expérience originale unique en Val de Loire. Le restaurant est installé depuis quelques années sur une réplique d’une embarcation typique dont la présence était fréquente le long de la Loire et à Saumur. Ajoutez à cela une décoration mêlant à la fois des touches orangées et marrons des années 1970 et la modernité des années 2020 et vous avez le cadre parfait pour casser la croute.
En dehors de cette décoration feutrée et cosy, « Sur les Quais » c’est également une place privilégiée pour observer la Loire, ses nuances et ces couleurs. S’agissant du seul restaurant flottant de Saumur, cette adresse est à ne pas rater. L’histoire de ce lieu est très émouvante. C’est celle de Catherine qui a voulu réaliser un rêve : ouvrir un lieu chaleureux pour accueillir le public. Après une carrière dans l’immobilier, elle décide de lancer un mouvement participatif auprès des auteurs locaux de Saumur pour financer ce projet. « Sur les Quais » est donc le fruit d’un projet ambitieux, solidaire et collaboratif ! Et ça c’est génial.
Et que dire de la carte : simple, généreuse et efficace. Les produits sont 100% locaux et de qualité. C’est le chef Nicolas qui s’affaire à les associer pour concocter de merveilleux plats canailles et gourmands. Des oeufs mimosa à la joue de boeuf en passant par des plats plus élaborés comme du filet de merlu au pamplemousse ou le crémet d’Anjou, pas de doutes, ici que vous soyez sucré ou salé, vous y trouverez votre bonheur à coup sûr … Regardez, les photos parlent d’elles même !
Les plats choisis ...
Entrée : oeufs mayonnaise aux épices d’Espagne et Chorizo – 5,00€.
Plat : Joue de boeuf vigneronne à la moutarde et au moût de raisin accompagné de son écrasé de pommes de terre – 17,00€
Dessert : Fraises à la crème et à la menthe – 7,00€
Prix total : 35,00€.
Informations pratiques
Adresse : Quai Lucien Gauthier, 49400 Saumur. Le restaurant est située au bout du parking gratuit. Possibilité de se stationner au parking 300 places gratuites situées le long du quai. Entrée par le 37 quai Mayaud.
Les Cathédrales de la Saulaie - Une cuisine 100% angevines dans un lieu atypique !
Si vous êtes amateurs de cuisine plus champêtre et traditionnelle, vous tomberez sans nul doute sous le charme de cette adresse très originale située au sud du territoire angevin (à Doué-la-Fontaine). En deux mots, je n’avais jamais mangé dans un endroit pareil. Les Cathédrales de la Saulaie est un restaurant situé dans d’anciennes caves d’extractions de la pierre de falun (minerai typique de la région). Ici, pas de chichis, le menu est unique (27,80€/pers pour 1 entrée, 1 plat et 1 dessert) et les plats sont les mêmes pour tous.
Chaque met se déguste avec des fouées. Pour la petite histoire, les fouées sont de petits pains cuits au four typiques d’Anjou. Ces pains rondelets étaient déjà confectionnés par les paysans au Moyen-Âge et étaient remplis de toutes sortes de substances ; beurre, rillettes, … . En bref, la fouée d’Anjou c’est un peu comme nos huîtres ici en Charente-Maritime : une religion !
Pour ma part, j’ai trouvé les plats très bons. J’ai pu goûter le fameux champignon de Paris dont la récolte s’effectue dans les galeries de tuffeau.
Concernant l’accueil, tout était parfait. Un personnel aux petits soins et disponible (malgré un discours répété à l’identique pour chaque table ce qui peut surprendre). Excepté cela, j’ai passé un très bon moment et le rapport qualité/prix est plus que correct. Ainsi, je vous recommande donc de vous y arrêter si vous êtes de passage dans le coin.
Informations pratiques
Adresse 412 rue de Montfort, 49700 Doué-la-Fontaine. Stationnement facile avec un parking dédié pour la clientèle. Attention, le lieu étant sous terre, il peut être assez humide et frais. Prévoir une petite veste.
Séjournez dans une maison médiévale à Angers : bienvenue à l’Oisellerie
Si vous recherchez une adresse extraordinaire au coeur d’Angers, je vous conseiller sans hésiter d’aller à L’Oisellerie gérée par Johanna. Idéalement située dans l’hyper-centre, cette ancienne demeure du XVIème siècle, est classée aux Monuments Historiques. Elle est bourrée de charme avec sa belle façade à pans de bois et colombages. Pour la petite histoire, elle a été édifiée pour le compte d’un riche boucher angevin en 1580 (à l’époque la rue de L’Oisellerie était le secteur de bouchers et des volaillers).
L’intérieur a de quoi surprendre : ici rien n’est commun. Que ce soit la sublime cour intérieure autour de laquelle s’enroule un escalier médiéval en bois sombre, les anciennes lanternes ou encore les tomettes couvrant le sol : ici tout respire l’authenticité. De plus, grâce au formidable accueil de Johanna, je me suis senti vraiment comme à la maison, comme si j’étais chez une amie ou en visite dans de la famille ! Et ça c’était rudement chouette.
Outre cette particularité architecturale, le second élément qui peut surprendre de prime abord est le double rôle de L’Oisellerie. En dehors du côté « hébergement insolite et de caractère », la maison accueille aussi une boutique de produits locaux au rez-de-chaussée. Encore une fois, c’est Johanna qui est aux commandes !
Côté chambre, j’ai dormi dans celle appelée « Le Nid ». Située sur le dernier palier, au 3ème étage (sans ascenseur, non accessible PMR), j’ai pu découvrir une large pièce soutenue par une charpente. La proximité avec la structure même de la toiture donne vraiment l’impression d’être dans un petit cocon : la chambre que j’ai occupée porte vraiment bien son nom ! Je n’ai eu qu’une envie : aller me lover dans le lit entre la couette et les coussins.
De plus, la chambre est équipée avec tout le confort moderne : un coin salon avec deux fauteuils, une table et une TV, idéal pour boire un thé bien chaud mis à disposition. Ajoutez à cela un coin « salle de bain » complètement ouvert dans un esprit « loft ». Il se compose d’un coin lavabo, d’un sanitaire et d’une vasque de bain. À noter que la décoration est épurée et chaleureuse à la fois avec des nuances de blanc et gris qui s’unissent aux matières brutes (bois et minerai de la baignoire) à la perfection.
En bref, une adresse à retenir absolument !
Informations pratiques
Accueil de 16h à 19h. Tarifs de la chambre : à partir de 110,00€. La réservation d’une place de stationnement est possible dans le parking souterrain situé à côté grâce à une carte de stationnement donnée par la propriétaire (en supplément - renseignements auprès de L’Oisellerie).
J’aimerais attirer votre attention sur la qualité du petit déjeuner (12,00€/pers en supplément). Produits locaux, boissons chaudes, jus de fruits, viennoiseries du boulanger, miel, confiture et beurre d’Anjou : tout est fait maison (y compris les yaourts). Ce fut l’occasion pour moi de découvrir une dernière spécialité d’Anjou que je ne connaissais pas : le quinoa. Cette céréale est cultivée en Pays de la Loire depuis 10 ans environ. Surprenant non ?
Revenir en Anjou, territoire que j’ai côtoyé régulièrement étant petit, fut un vrai plaisir. Déconnexion, découverte, partage et authenticité : tels seraient les mots que j’utiliserais pour évoquer mon petit weekend d’automne en région Pays de la Loire.
Avec un patrimoine bâti au nul pareil, des savoir-faire et des traditions ancrées ainsi qu’un terroir inimitable, ces quelques jours entre Angers et Saumur m’auront permis de découvrir un « Anjou » que je ne connaissais pas.
Une chose est sûre, il me tarde de revenir en vadrouille dans ce joli coin de France ! L’automne est sans conteste LA saison pour venir se perdre sur les chemins forestiers, le long des berges de la Loire ou flâner dans les ruelles escarpées et confidentielles de Saumur, Montsoreau ou Angers.
J’espère qu’avec ce petit City Guide j’ai pu vous donner quelques pistes d’inspirations pour organiser votre futur séjour en Pays de la Loire !
Magnifique !!! On s émerveille toujours de notre riche patrimoine !!! Bien que connaissant la région on a envie d y retourner après avoir lu ton article super bien écrit !!! Merci …
Bonjour Patrick & Béatrice !
Merci infiniment, je suis ravi que ce petit Guide d’Anjou vous plaise ????. Votre retour me fait très plaisir ! Vous connaissiez tous les lieux présentés dans le City Guide ? En avez-vous déjà visité ?????
Superbe , une région magnifique ton article donne envie d’y aller pour y séjourner le temps de quelques jours .
Nous avons en France des régions magnifiques merci à toi de les mettre en lumière.
Bonjour madame Fouchard !
Tout à fait, quelques fois il ne suffit pas d’aller bien loin pour trouver de jolies destinations et de beaux coins en France. Je suis ravi que l’article vous ai plu c’est très gentil ????
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les conseils pratiques!
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