En mai 2021, j'ai pu découvrir Mornac sur Seudre : comté médiéval et village de pêcheurs ! Une vraie petite cité de caractère au sud de la Charente-Maritime ...
Après moultes péripéties et quelques détours dus à une grosse panne de GPS : me voici arrivé dans un des endroits les plus coquets de Charente-Maritime, Mornac sur Seudre. Labellisé Plus Beaux villages de France, cette bourgade a su garder son charme d’antan.
Entre petites ruelles, maisons colorées, marais salants et espaces fleuris.
Pas de doutes à Mornac sur Seudre le patrimoine bâti, culturel et naturel sont mis à l’honneur et valorisés.
Un véritable havre de paix situés à 12km des plages de sable fin de Royan que je vous propose de découvrir aujourd’hui dans cette nouvelle balade !
Mornac sur Seudre : vagabonder et se perdre dans les rues ...
Après m’être stationné le long de la ligne de chemin de fer encore empruntée par le Train des Mouettes, me voici fin prêt à entamer la visite de ce village ou le temps semble totalement figé plusieurs siècles en arrière ! Je vous conseilles d’arriver tôt puisque Mornac-sur-Seudre – classé parmi les « Plus Beaux Villages de France » – est très fréquenté à la période estivale. Pour le reste, le village est praticable de 1 à 99 ans sous réserve d’une bonne condition physique quand même !
Mornac-sur-Seudre : une histoire et un patrimoine très riches
S’il y a un village sur laquelle presqu’île d’Arvert qui a suivi le cour de l’Histoire c’est bien Mornac-sur-Seudre. Il faut dire qu’il s’en est passé des choses dans cet ancien port de pêche !
Ancienne place tournante du commerce du sel sous l’Ancien-Régime, Mornac tient ses origines d’une époque bien plus ancienne : l’antiquité. En effet, à l’époque romaine une légion y fait escale en garnison. Une garnison est une troupe de légionnaires stationnés dans une ville en temps de paix. Autrement dit les romains ont occupés le site pendant un certain temps : nous en avons la preuve puisque des fragments de poteries et une mosaïque antique ont été retrouvées à Mornac sur Seudre lors de fouilles archéologiques.
Ce que je trouve assez amusant c’est que ce petit bourg a eu plusieurs noms dans au fil des siècles : d’abord Mornay puis Saint Pierre de Mornac et enfin Mornac-sur-Seudre au milieu du XIXème siècle. Mais il n’y a pas que le nom du village qui a évolué … son nombre d’habitants aussi ! On estime qu’il y avait environ 700 habitants en 1793. Ce chiffre augmente à 731 habitants en 1946. Aujourd’hui Mornac abrite environ 630 personnes à l’année.
La commune de Mornac se compose en grande partie de marais salants et d’un sol calcaire idéal pour pratiquer l’agriculture.
Mornac devient « village » en tant que tel dès le VIème siècle (ou du moins un gros hameau) puisque les restes d’une église primitive mérovingienne ont été retrouvés sous l’actuel édifice religieux qui lui a été construit au XIIème siècle, en plein coeur du Moyen-Âge !
De même les Halle marchandes montrent la puissance de ce bourg au début de l’époque moderne. Les premières halles dateraient des années 1550’s. Il est dit qu’en 1664 un banc seigneurial se serait tenu en présence de la baronne douairière Mme Boscal de Réal, dame de Mornac. En plus d’être un lieu commercial important, les Halles datant du XVI et XVIIème siècle étaient aussi un espace ou les habitants venaient vendre leurs marchandises. Les Halles de Mornac sur Seudre étaient aussi un lieu d’expression artistique pudique des troupes de théâtre venaient s’y produire jusque dans les années 1960’s !
Quelques siècles plus tard, au sortir de la période médiévale, les Guerres de Religion éclatent entre catholiques et huguenots. Le petit bourg de Mornac n’échappe pas aux insurrections : le 22 juin 1664 une assemblée clandestine protestante est interrompue par les troupes royales positionnées autour du village. Les hommes d’armes (appelés alors « dragons ») tuent 3 protestants et en blessent une dizaine. Il faut dire que Mornac avait acquis une réputation de centre névralgique de l’émigration huguenote au XVIème et XVIIème siècles. À la fin de l’Ancien-Régime et jusqu’à la période révolutionnaire Mornac sur Seudre était considérée comme un bourg opulent … mais voilà le XIXème siècle est passé par là. Le commerce du sel s’effondre et le village tombe en désuétude.
Ce n’est qu’au début des années 1980/1990’s que Mornac renaît de ses cendres pour devenir un véritable bijou architectural 100% charentais !
Le château et le moulin : témoignage de la puissance féodale de Mornac-sud-Seudre !
Le château
Le château daterait de l’an 1022, ce qui fait de Mornac-sur-Seudre une des plus anciennes seigneuries de la presqu’île d’Arvert. La seigneurie devient une baronnie et un comté importants au début de l’époque moderne.
Les titres barons et comtes de Mornac ont été concédés à la famille Boscals de Réal.
L’actuel château date de 1835, date à laquelle le premier château est rasé. Il subit de nombreux assauts en raison de son emplacement et de la richesse de la cité de Mornac-sur-Seudre. Par exemple en 1622 un siège est initié par le seigneur de Soubise qui fait sauter le donjon ! (aujourd’hui disparu). Les comtes de Boscals de Réal restent propriétaires du domaine jusqu’à la Révolution.
Le conseil de Nico'
Le château n'étant pas accessible (c'est une propriété privée) ni visible de la rue du Port (vous ne pourrez voir que le portail vert en fer forgé du XVIIIème siècle), je vous conseille de marcher un peu et de vous diriger sur les berges du chenal. Passez devant le moulin et prenez la première route à droite (D140E3 - "Route de la Prise du Foiron"). Ici, vous trouverez un panorama juste en face du parking. Le point de vue est superbe : dépaysement et quiétude garantis !
Le moulin
Le château n’est pas la seule trace du passé seigneurial du village : il y a aussi le moulin. Situé au bout du chenal, il fait la jonction autre ce dernier et le bassin du port. Un premier moulin a été érigé au moyen-âge mais celui-ci daterait de 1839, date à laquelle une rénovation a été effectuée. Avant le XIXème siècle il était une dépendance du château qui appartenait aux comtes Boscals de Réal.
En plus de moudre les farines, le moulin fonctionnant à l’énergie hydraulique servait aussi de vivier à poissons pour la consommation personnelle du seigneur (il s’agissait de sa réserve privée). Après la Révolution le moulin est racheté par la famille Pontailler qui exerçaient alors la profession de meuniers. En 1955 l’ancien moulin devient un atelier de menuiserie fonctionnant toujours à énergie hydraulique.
Aujourd’hui la bâtisse a été rénovée et accueille une crêperie et une brasserie réputée. Pour la petite histoire, le mécanisme de l’ancien moulin a été conservé, vous pouvez l’admirer dans la salle principale au rez-de-chaussée-de-chaussée ! Sympa non ?
Des artisans omniprésents à Mornac-sur-Seudre
Dans cette sous-partie il va y avoir des photos … pleins de photos ! Après le petit topo historique sur Mornac-sur-Seudre, je me suis dit qu’un interlude plus léger et visuel ne pourrait pas faire de mal : une image vaut mille mots après tout …
Et oui, Mornac-sur-Seudre n’est pas qu’un bijou patrimonial ancré sur son écrin marécageux. Ici les artistes et artisans sont rois avec de nombreuses échoppes et des ateliers à chaque coin de rue. Ce qui me plaît beaucoup et ce qui m’a surpris au premier coup d’oeil c’est le côté « village de pêcheur » mêlé à l’omniprésence de l’art : comme à Saint-Savinien-sur-Charente, il y a une impression de « bazar organisé » assez charmant je dois dire !
Avec de petites maisons basses en pierres blanches et leurs volets colorés : pas de doutes Mornac-sur-Seudre ne vole pas son titre de « Ville & Métiers d’Art« . Artisan travaillant le fer comme dans la boutique « 36 Chandelles« , boutique d’anciennes cartes et affiches vintage « Comme une image … » ou encore bagagerie artisanale « Cousu Mer » : pas de doutes vous ne repartiez pas les mains vides ! L’ensemble de ces adresses que je vous recommande vivement pour leur qualité et leurs savoir-faire sont situées rue du Port dans le prolongement de l’église.
Enfin, vous ne pouvez pas quitter Mornac-sur-Seudre sans passer par la bouquinerie « La Fabrique qui Lit« , qui comme son nom l’indique est une … librairie. Mais cette jolie demeure située l’embranchement des rues des Basses-Amarres et du Chemin de la Corderie fait aussi salon de thé : asseyez-vous sous l’ombre des arbres de la petite cour intérieure jouxtant la maison. Sincèrement cette adresse est mon coup de coeur incontournable lors d’une visite du village !
Le petit « + » de cet endroit ? Une sélection de livres d’occasion et anciens sont à vendre à tout petits prix (pour quelques euros seulement). Pratique pour un souvenir économique et unique !
Un patrimoine naturel typiquement charentais aux abords de Mornac sur Seudre !
Vous le savez, le patrimoine ne se résume pas qu’au bâti. J’ai souvent évoqué sur Instagram que cette notion était beaucoup plus large : on y trouve par exemple les musiques, les odeurs ou encore les saveurs (qui composent une partie du patrimoine gastronomique). Mais … je crois qu’il nous en manque un : le patrimoine naturel !
Et bien ce type de patrimoine est omniprésent aux abords de Mornac-sur-Seudre. Nous pouvons y trouver par exemple des marais salants qui sont des espaces privilégiés et protégés pour observer les espèces d’oiseaux.
Sur la route des cabanes ostréicoles !
En s’éloignant du port fluvial sur une petite voie sans issue, vous tomberez comme moi sous le charme de petites cabanes ostréicoles. Vous pourrez observer deux types :
- Les cabanes dites « traditionnelles » qui servaient autrefois à stocker du matériel ou au traitement des huîtres après les avoir récoltées.
- Il y a aussi la présence d’une manufacture dont le rendement est plus important.
L’été le village est très fréquenté. Je vous conseille d’emprunter ce chemin le long du chenal naturel entre les cabanes colorées pour s’éloigner de la foule et prendre vraiment temps d’apprécier les paysages exceptionnels de l’estuaire de la Seudre ! De plus, chaque cabane a son propre ponton d’accostage privé : pratique pour laisser son embarcation en mouillage ou pour remonter le chenal jusqu’à la Seudre …
Si vous regardez bien, vous pourrez peut être apercevoir une cabane recouverte de roseaux et ressemblant à un tipi indien … Il s’agit d’une reconstitution d’un habitat de saunier. Un saunier désigne un exploitant d’un marais salant. La présence de ce modeste édifice rappelle les liens forts entre Mornac-sur-Seudre et son activité portuaire et ostréicole.
De nombreux marais salants et un paysage dépendant de la marée
La Seudre est le plus petit fleuve de France : il fait 67km de long. Nous venons de le voir, Mornac sur Seudre est un village indissociable de l’élevage d’huîtres. Mais qui dit élevage d’huîtres dit … marais salants ! C’est ce que je vais vous faire découvrir dès à présent.
Mornac est située sur une zone humide de l’estuaire de la Seudre. Les marais salants représentent 12 000 hectares environ autour du village. Le sol vaseux et l’air marin venant du large favorisent la récolte du sel ! Le paysage marécageux a donc été modifié par l’Homme au gré de ses envies et besoins.
Il est intéressant de préciser que l’unique élément naturel dans ce paysage est le chenal naturel. Bien entendu il a été légèrement remanié pour favoriser les échanges commerciaux avec les grands ports comme Bordeaux et La Rochelle, mais le tracé est resté identique. Les premières traces des marais salants remontent à 1095 et ont été remaniés et modifiés au fil des siècles. C’est pour cela que nous pouvons voir un paysage agraire (dédié à une activité agricole) en forme de damier. Le damier est formé par les claires (chemin en terre fait de remblais) et les bassins aidés à la récolte du sel. Vous pouvez vous promener sur les remblais : n’hésitez donc pas à quitter le sentier et les cabanes pour vous enfoncer dans les marais !
Le conseil de Nico'
Ce que je trouve assez amusant et original c'est le niveau d'eau dans le chenal. En effet, il évolue en fonction des coefficients de marées de la Seudre. Ainsi les navires sont envasés à marée basse et peuvent naviguer quand la marée remonte : fou non ? Ainsi, je vous conseille de venir visiter le village aux heures de marée haute pour avoir un panorama plus vivant !
La gestion des ressources en eau était donc un paramètre très important pour la vie du village tant d’un point de vue économique (pour le commerce) que pour les transports et la vie quotidienne. Ainsi une écluse a été installée au part pour pallier à ce problème. Vous l’aurez compris, le patrimoine naturel est très présent dans ce village. Cependant il existe d’autres éléments du patrimoine très intéressant voir insoupçonnés … J’aimerais vous les faire découvrir : vous me suivez ?
Des éléments patrimoniaux singuliers et des anecdotes délurées ... la face cachée de Mornac-sur-Seudre !
Lorsque j’ai pensé la structure de cette balade, cette dernière partie ne devait pas être rédigée de cette manière. Je ne pense pas exagérer en vous disant qu’au fil de mes recherches sur les traces des habitants et du patrimoine local je suis allé de surprises en surprises ! Et je peux vous dire qu’il a fallu faire un choix devant la qualité d’informations que j’ai trouvé (ce qui est rare, je n’ai pas l’habitude de sélectionner).
Cette dernière partie de la balade à la découverte de Mornac-sur-Seudre se divisera donc en deux parties : les éléments patrimoniaux importants et ensuite quelques anecdotes croustillantes pour regarder ce village d’une manière différente …
L'orphelinat de Mornac-sur-Seudre (20 rue du Puit Doux)
Je ne sais pas si je vous l’avait dit mais l’historien peut quelques fois avoir une casquette de journaliste et d’enquêteur de police. Et bien c’est exactement ce que j’ai ressenti quand j’ai découvert la présence d’un orphelinat en plein coeur du village de Mornac-sur-Seudre.
Mais comment ai-je fait pour retrouver la trace de ce lieu chargé d’émotions et d’histoire ? Tout simplement à travers les archives … avec la carte postale ci-contre.
Je n’avais aucune autre information que cette carte postale mais je présentais qu’il y avait des traces qui subsistaient. C’est pourquoi je me suis rendu sur place le vendredi 25 juin 2021 pour en apprendre un peu plus sur l’orphelinat ! Après 45 min de route me voici à la mairie du village.
J’ai pu rencontrer une partie de l’équipe municipale et notamment l’adjointe responsable de la culture et du patrimoine. J’ai ainsi pu apprendre que l’orphelinat existait encore mais que les bâtiments avaient été rénové en lieu d’habitation.
Ni une ni deux je me dirige vers le lieu ou était l’ancien orphelinat : je vais enfin voir à quoi ressemble cet endroit aujourd’hui ! Je précise que j’ai obtenu l’autorisation de venir en amont de la part des propriétaires. Le couvent aurait été créé par les soeurs de la Congrégation de la Charité au milieu du XVIIIème siècle jusqu’au sortie de la Seconde Guerre mondiale.
L’orphelinat aurait été construit entre les années 1760’s et la Révolution. On estime que le logis a été édifié en 1764. La Chapelle sera bâtie quelques décennies plus tard en 1795.
Je vais commencer par évoquer les extérieurs du bâtiment puis je vous montrerais les éléments retrouvés sur place permettant de comprendre la vie sur place au début du siècle dernier. Ce qui m’a frappé lorsque je suis arrivé sur place c’est la dimensions de la propriété : le terrain et le bâti sont très imposants ! Étonnant pour un village aussi petit. Un élément de réponse m’a été apporté par l’actuel propriétaire : l’orphelinat a été conçu pour permettre aux pensionnaires et au personnel de vivre en autarcie.
Dans le bâtiment principal il y avait : les chambres des enfants (nombre inconnu), 10 chambres des soeurs, une salle commune, une salle de classe et une chapelle. Il est intéressant de voir que jusqu’au début du XXème siècle il y avait un péristyle en fer forgé avec une verrière accolé au bâtiment principal. Concernant les dépendances, elles étaient situées autour de l’orphelinat. Ici se trouvaient les WC, une bergerie, une blanchisserie et une cuisine. L’ensemble était situé sur un terrain comprenant un jardin, une cour, un verger et un potager situés tout les deux au pieds de la chapelle.
Il y a quelque chose que je trouve super sympa ici c’est l’ambiance sereine qui y règne, comme si les lieux n’avaient pas été désacralisés. De plus de nombreux éléments ont été conservés comme :
- La porte principale côté rue surmontée d’une inscription dans la pierre et d’une date « 1764 ». L’inscription latine aurait un caractère religieux puisqu’elle fait mention de l’apôtre « Petrus » qui signifiait « Pierre ».
- Une statue de la Vierge est aussi présente dans les jardins. Autrefois protégée des intempéries par un dais en fer forgé (voir carte postale), la statue en plâtre a perdu sa patine et ses couleurs. Je pourrais estimer que cette statue date de la seconde moitié du XIXème siècle ou du début des années 1900’s,
- Dans la chapelle les murs sont restés tels quel avec un trompe l’oeil : ce ne sont pas des pierres mais du plâtre avec des contours dessinés au charbon de bois. L’illusion est totale ! Malin, mais cela monte que l’orphelinat ne devait pas être très aisé.
- Un extrait d’une profession de foi d’un nouveau curé de Mornac datant de 1905 (voir ci-dessus). Ce document atteste la promotion et le grade du nouvel homme d’Église (le nom de l’intéressé n’a pas été retrouvé ou n’est pas visible). Toujours est-il que les curés de Saint-Sulpice de Royan et de Saint Parme de Royan étant présents.
En fouillant dans les archives je suis tombé par hasard sur une liste des enfants et du personnel de l’établissement en 1906. C’est à la chance que je dois cette découverte car je ne cherchais pas d’informations sur l’orphelinat a ce moment !
Je vous présente donc deux listes : celle du personnel et une autre correspondant aux enfants (exclusivement composés de filles) :
Il y avait 7 adultes qui s’occupaient des enfants :
- Directrice : Marie-Pauline Philippon
- Adjointe n°1 : Mandes Jeanne
- Adjointe n°2 : Marie-Louise Lagorge
- Institutrice : Marie-Mélanie Bachelier
- Lingère : Amanda Racelade
- Cuisinière : Jeanne Delbary
La présente liste permet de dénombrer 49 filles toutes orphelines :
- Ernestine Hillant
- Marie-Louise Hillant
- Philomène Moreau
- Renée Leneau
- Hélène Dumont
- Camille Bondeau
- Germaine Bondeau
- Lucie Bondeau
- Yvonne Bondeau
- Madeleine Schmain
- Marie Schmain
- Amélie Deschamps
- Germaine Deschamps
- Noélie Deschamps
- Yvonne Deschamps
- Marie-Suzanne Arrivé
- Bérangère Lejolives
- Haydée Lejolives
- Marie Peronneau
- Adéline Boutellier
- Léonce Boutellier
- Marie Boutellier
- Marthe Fournil
- Blanche Blanchard (née à Buenos Aires en Argentine)
- Yvonne Sailly
- Louise Rivré
- Denise Maillet
- Marie-Jeanne Favrel
- Marie Guyon
- Suzanne Guérin
- Marie Maures
- Julia Serrier
- Germaine Duret
- Nathalie Duret
- Louis Ranet
- Marguerite Tyrand
- Edith Boucaud
- Marthe Rivret
- Rachel Godié
- Sarah Godié
- Noémie Bochard
- Jeanne Doris
- Marie-Hélène Olivier
- Henriette Gaillardon
- Marcelle Gaillardon
- Anita Dauvergne
- Blanche Raguideau
- Marie-Amélie Raguideau
- Ernestine Richard
D’après mes recherches il y avait donc 55 personnes recensées à l’orphelinat de Mornac-sur-Seudre en 1906.
La rue de la Corderie
Maintenant, j’aimerais vous dire deux mots sur cette rue atypique de Mornac-sur-Seudre. Je crois bien qu’il s’agit là d’une de mes rues préférées dans le village mais aussi une des plus anciennes … .
Les maisons sont plutôt populaires (assez basses) mais tellement charmantes avec la végétation qui les recouvrent !
Les bâtisses de cette rue ont été construites à la fin du XVIIIème siècle (une date « 1784 » est gravée sur le linteau de la maison photographiée ci-contre).
Les demeures étaient allongées puisque c’était dans cette rue qu’étaient fabriqués les cordages des navires. Ces cordes servaient sur les chantiers navals présents en contrebas proche du port jusqu’au XIXème siècle.
Ces maisons ont une petite particularité : leur longueur ! En effet elles mesurent chacune 195m de long précisément, mais pourquoi ? Et bien tout simplement elles mesuraient la longueur d’une encablure de cordage. Fabriquer un cordage n’est pas chose aisée alors autant éviter de retourner la fibre de chanvre dans tout les sens.
De même j’ai remarqué un détail assez sympa au sol : il y a de drôles de pierres aux pieds des maisons à chaque coin de la rue. Je vous avoue qu’au début je n’avais aucune idée de l’utilité de ces rochers. Mais en lisant le cartel informatif installé à même le sol, j’ai pu apprendre que ces grosses pierres servaient à éloigner les roues des fiacres du coin des bâtisses. Ainsi en cas de mauvaise négociation d’un virage, la charrette ou la voiture à cheval tapait contre la roche et non contre le mur de la maison : pratique non ?
Un petit tour chez le perruquier ! (9 rue des Halles)
Maintenant parlons coiffure … ou plutôt perruques !
Je ne sais pas vous mais moi je ne savais pas que les perruquiers existaient encore au début du XXème siècle. Je croyais qu’il s’agissait d’un métier d’Ancien-Régime !
Et bien non, dans les villages et les villes le perruquier s’occupait à la fois de la coiffure masculine et de confectionner des perruques pour hommes et femmes. La mode masculine était aux frisettes et aux cheveux courts à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Certains hommes se faisaient même des papillotes pour avoir ces fameuses ondulations capillaires !
Figurez-vous qu’au n°9 de la rue des halles, il y avait une échoppe de perruquier en 1906 (d’après un recensement local). Ce charmant perruquier s’appelait Albert Millié. Il est né le 4 avril 1890 et il était célibataire puisqu’il est décédé à 27 ans en 1917 lors de la Première Guerre mondiale. Son nom est d’ailleurs inscrit sur le monument aux morts de Mornac-sur-Seudre à côté du cimetière.
Voilà, je souhaitais parler de cette personne qui exerçait un métier peu commun et aujourd’hui pratiquement disparu. De même son histoire est la parfaite illustration de la violence de la guerre entre 1914 et 1918 qui arracha soudainement la vie des milliers de jeunes gens.
Pèle-mêle d'anecdotes et d'histoires cocasses
Allez zou ! Dernier point avant de vous dévoiler mon itinéraire balade. Je ne pouvais pas clôturer cet article sans parler d’histoire potaches ou sans faire mention d’anecdotes croustillantes et délurées. Vous me suivez ?
Un accident de bicyclette ...
Débutons notre voyage dans le temps avec cette anecdote, je vous rassure, se termine bien. Je vous emmène le 12 octobre 1902. Ce jour-là, selon le quotidien « L’Écho de Jarnac« , Mr Bourdieck – receveur des douanes de Mornac-sur-Seudre – circulait en bicyclette près de Saujon avec deux amis. Au niveau du lieu-dit « Le Terrier« , roulant à vive allure, la roue de notre malheureux compère est venue heurter la roue arrière d’un de ces compagnons de promenade ! Mr Bourdieck s’en sort avec quelques séquelles : une épaule déboitée et de nombreuses douleurs. Il est soigné par le docteur Dubois qui exerçait alors à Saujon.
Suite à cette mésaventure, le malheureux est transporté chez lui, en Bretagne ou il passera sa convalescence. Excepté cet accident je n’ai pas réussi à trouver plus d’informations au sujet de Mr Bourdieck.
Y'a de la fraude au marché !
Après une balade à bicyclette je vous emmène faire un tour au marché. Nous sommes le 17 décembre 1938. En cette fraîche matinée de l’Avent des villageois vont au marché se réapprovisionner en nourriture. Jusque là rien d’exceptionnel me direz-vous !
Mais voilà, une fraude est en train de se jouer à quelques jours de Noel. En effet, d’après le journal « La Charente« , une commerçante des 4 saisons (maraîchère) dénommée Renée J. (le nom complet n’est pas mentionné, il m’est donc impossible de le déterminer) a décidé de léser sa clientèle … et pas de la plus loyale des manières !
Cette bonne dame est condamnée à une amende par le tribunal de La Rochelle au motif d’avoir trafiqué ses poids. Sous chaque poids il doit y avoir un poinçon indiquant le « poids du poids ». Mais les poids de la commerçante de 21 ans n’en avait pas : impossible de déterminer précisément si les poids sont en règle ou si elle a arnaqué sa clientèle lors des achats … Comme quoi la fraude ne date pas d’aujourd’hui et elle était déjà présente dans les campagnes dans le premier tiers du XXème siècle.
La Grande Faucheuse dans son assiette ...
Bon j’avoue pour cette dernière anecdote sur les habitants de Mornac-sur-Seudre au fil des siècles je me suis permis un trait d’humour noir.
Mais en même temps, vous allez voir je n’exagère pas trop en parlant de « Grande Faucheuse ». En feuilletant un numéro du « Figaro » datant du 2 septembre 1912 je suis tombé sur un fait cocasse mais assez tragique à la fois. Nous sommes chez la famille Rousseau qui était composée de 5 personnes : le père, la mère et les trois enfants. Bon nombre de personnes aiment cueillir des champignons et les déguster ensuite au coin du feu en automne ! Mais encore faut-il s’y connaître pour éviter une intoxication (voire pire). Les Rousseau n’ont pas dû être assez prudent dans la sélection de leur champignons puisqu’après les avoir cueillit en forêt et les avoir manger l’ensemble de la famille a passé l’arme à gauche dans la nuit suivante.
Autrement dit le foyer a été décimé suite à l’ingurgitation de champignons vénéneux. J’en profite d’ailleurs pour rappeler que les champignons sont dangeureux : mieux vaut s’y connaître avant de les ramasser et de les manger.
Télécharger mon itinéraire
balade à Mornac-sur-Seudre !
Après cette balade plus complète et fournie que les autres (due à la grande quantité d’informations retrouvées), je vous propose mon itinéraire balade à faire en solo, entre amis ou en famille !
Le circuit est précédé d’un plan complet du village venant de la mairie de Mornac-sur-Seudre vous permettant de retrouver l’ensemble des boutiques et bonnes adresses ! N’hésitez pas à me dire en commentaire si vous avez apprécié la balade …
Plan général du village
