Émile Zola, Picasso ou encore la duchesse de Rohan : la cité royannaise a toujours été attractive. Mais de part son histoire tragique, Royan est devenue en quelques années une destination phare en terme d'architecture : à Royan, destination les années 1950 !
Située à l’entrée de l’estuaire de la Gironde, entre Vaux-sur-Mer et Saint-Georges-de-Didonne, Royan est une destination de vacances très prisée par les familles.
En même temps, je les comprends : plages de sable fin, forêts de pins à quelques kilomètres et de nombreuses activités pour petits et grands : il y a de quoi passer des moments agréables !
Ayant de la famille dans le coin, je connais Royan depuis de nombreuses années.
Au fil de mes visites, je me suis rendu compte que se promener dans cette ville, c’est partir à la découverte d’un ensemble patrimonial unique en France. Ce patrimoine résulte d’une histoire urbaine tragique.
Dans cet article, je vous propose donc MA balade spéciale « patrimoine » pour découvrir et appréhender Royan. Direction les années 1950’s : vous me suivez ?
Précision
Pour illustrer et réaliser la première partie historique de cette balade, l’ensemble des documents illustration proviennent des archives municipales de Royan (car oui je n’étais pas encore né au XIème siècle ou à la Belle Époque 😁).
Royan : du port antique à la cité balafrée par la Guerre
Et oui, avant de repartir dans les « fifties », nous allons faire un petit topo historique. Mais pourquoi ? Tout simplement car le patrimoine d’une ville ou d’un village est le reflet de ses blessures et de son vécu au fil des siècles.
Alors avant de prendre les commandes de la DeLorean et de se propulser au temps des pin-up et du rock-and-roll, nous allons partir un peu plus loin …
Pour débuter j’aimerai évoquer l’histoire de Royan de ses origines à sa destruction lors de la Libération en 1945. Je vais essayer d’apporter une analyse historique précise et ponctuée de anecdote sympas.
Des origines floues et un bourg médiéval prospère
Excepté la tragédie qui a eue lieu durant la Seconde Guerre mondiale, les origines de Royan ne sont que très peu connues. D’après le site des archives municipales, la première mention de Royan apparait en 418 en pleine invasions des Francs, Wisigoths ou Arabes au sein de la presqu’île d’Arvert.
Après avoir fait quelques recherche sur le développement de Royan en archives, je me suis rendu compte qu’au premier abord on ne connaissait pas grand chose à son histoire en dehors de la Seconde Guerre mondiale.
Et pourtant … Royan est l’image d’Épinal typique du village médiéval ! Au XIème siècle, la cité ne représentait qu’un groupement de 2 hameaux sans prétention. Ce n’est qu’au début du siècle suivant que Royan rentre pleinement dans la féodalité : autrement dit les habitants deviennent seigneurs et ont l’autorisation de leur suzerain (un seigneur plus puissant) d’ériger leur terres en de nombreux fiefs. De plus, le petit hameau prospère au fil des années de part sa proximité avec les canaux de communication fluviaux (l’estuaire de la Gironde au sud et celui de la Seudre au nord). Ce début de prospérité s’accentue avec l’installation de prieuré tout autour du petit bourg : Royan devient alors une châtelennie vers 1050/1075.
Au début du Moyen-Âge, le seigneur de Royan est Hélie de Didonne, une puissante famille locale. Ce dernier autorise la construction d’un monastère sur les hauteur du marais de Pontaillac. Ainsi le petit bourg s’aggrandit de ce côté avec des jardins, des vignes, des bâtiments agricoles et même un four banal dont la construction a été autorisé en 1092 par le seigneur de Didonne.
Avançons un peu de quelques siècles. Entre les XII et XVème siècle, Royan passe entre plusieurs mains : par exemple, le bourg est rattaché aux fiefs d’Aliénor d’Aquitaine. Royan devient par conséquent tantôt français et tantôt anglais. Bien plus tard ce sera au tour de la famille de Coëtivy qui transforment Royan en baronnie en 1501.
On estime qu’il y avait 1000 habitants à Royan au XVIème siècle, ce qui était déjà pas mal …
Sautons quelques siècles pour arriver au XVIIème. À cette période, Royan est une petite ville fortifiée à l’instar de La Rochelle par exemple ou de Saint-Martin-de-Ré. Autrement dit : Royan est un fief protestant, allié avec la couronne d’Angleterre. Le souci étant qu’à cette époque, les rois d’Angleterre et de France – Jacques VI d’Écosse et Louis XIII – sont en froid. Les royannais étant plus enclins à prêter allégeance aux anglais qu’à Louis XIII, ce dernier n’a d’autres moyens que de mater la rébellion par les armes.
Ainsi, il demande à son cousin charentais, le prince Benjamin de Rohan-Soubise de prendre le commandement d’une armée et d’attaquer la cité. Nous sommes en 1622. Après un long moment de résistance, Royan cède. La reddition est signée le 4 mai 1622. Le bilan des échauffourées aura fait 120 morts et blessés. Le siège de Royan est un avant-goût de ce qui se passera quelques années plus tard en 1627 et 1628 à La Rochelle …
Le XIXème siècle : une chance pour Royan !
Durant le XVIIIème siècle, Royan s’endort et passe les affres de la Révolution comme la plupart des villes de provinces. Autrement dit, entre la chasse aux nobles enfermés à Brouage sous la Terreur et les conflits « pro » et « anti » République : je n’ai rien trouvé de notable à relever pour cette période.
Une fois cela dit, rapprochons-nous un peu des années 1950’s.
Soyons clair et précis : le XIXème siècle est LE moment d’apogée pour Royan ! En un mot c’est « the place to be » (l’endroit où il faut être) pour la bonne société parisienne et de province.
Les traces du « Royan » de la Belle Époque étant presque toutes disparues sur le terrain (je ne les aient pas vues lors de mon escapade le weekend dernier). Je vous laisse donc quelques cartes postales tirées des archives municipales pour vous faire une idée …
Cette frénésie pour Royan commence en 1819 avec les premières liaisons maritime reliants la cité à Bordeaux de l’autre côté de l’estuaire de la Gironde.
Rendez-vous compte, en 1900, ce ne sont pas moins de 200 000 vacanciers et visiteurs qui viennent découvrir Royan : fou non ? Cette prouesse n’aurait pas été possible sans le développement des infrastructures ferroviaires depuis les années 1860’s environ dans l’Ouest de la France.
Ainsi Royan se métamorphose : rues pavées, éclairage public, casino flambant neuf, hôtels et nouveaux quartiers comme Saint-Pierre et Pontaillac voient le jour à l’aube du Second Empire ! L’effervescence y est tout simplement incroyable.
Royan : une ville martyr de la Seconde Guerre mondiale
« Après la pluie vient le beau temps » comme dit le dicton. Pour Royan c’était plutôt l’effet inverse puisqu’au milieu des années 1940’s, la ville subit une véritable tragédie.
Nous sommes dans la nuit du 4 au 5 janvier 1945. Durant cette nuit, Royan va être littéralement rayée de la carte. À l’issue de deux séries de bombardements, la cité est totalement défigurée : il n’en reste plus rien !
Pour vous donner une idée brève de l’intensité des bombardements, voici le déroulé des évènements :
- Phase 1 : 4h-4h15 – Bombardement avec des bombes « cookies » qui rasent les différents quartiers du centre-ville de Royan (ces bombes peuvent souffler des toits ou écrouler des murs d’immeubles sur plusieurs rues).
- Phase 2 : 5h30 – 5h45 – 150 bombardiers déchargent d’autres bombes « cookies » sur les maisons encore debout éloignées du centre-ville.
Au final, seul le clocher de l’église Notre Dame de Royan reste debout à l’issue des bombardements. On estime le nombre de victime à 1000 personnes environ (la plupart des victimes ont été surprises dans leur sommeil et n’ont pas eu le temps de se réfugier dans un abri).
La 2nde vague était destinée à tuer le maximum de personne sans distinction pour être certain qu’aucun allemand ne reste dans la poche de résistance. Ainsi, la plupart des victimes du deuxième bombardement étaient des personnes blessées qui gisaient dans la rue et des habitants tentant de leur venir secours entre les deux assauts.
Le bombardement de Royan en Chiffres
- 1500 tonnes de bombes ordinaires
- 14 tonnes de bombes incendiaires
- 371 bombardiers survolent la ville
- 442 morts
- +400 blessés
Sources : Archives départementales de Royan.
Royan : des édifices publics et des rues très "fifties"
Bon, une fois ces éléments historiques posés sur la table, si nous parlions architecture ? C’est un peu l’objectif de cette balade au final …
Au sortir du bombardement de 1945, nous l’avons vu, la ville de Royan est défigurée. Le moral des habitants et des français en général n’est pas au beaux fixes. Ainsi, pour leur redonner confiance et booster leur niveau d’espérance, le gouvernement décide d’enclencher différentes phases de travaux pour reconstruire le pays dans le cadre du Plan Marshall instauré par les États-Unis dès 1947 pour aider la France. L’objectif : rebâtir une « France forte » ! Pour se faire, la commande est la suivante « une ville moderne, pratique et qui donne de la joie à ses habitants » (bon je schématise, mais nous retrouvons les trois aspects lorsque l’ont visite Royan). En dehors de l’aspect graphique tout simplement unique, la ville est organisée autour d’un axe principal : le boulevard Aristide Briand qui relie le marché à la Grande Conche. C’est ici qu’on été installé les nouveaux services publics (bureau de poste, cafés et boutiques, …).
Au final c’est ça Royan, LE Royan que j’aime : une cité décalée, figée dans les Trentes Glorieuses qui insuffle du bonheur avec des bâtiments uniques en France ! Je vous montre ?
Notre Dame de Royan : église martyr
Si on paraphrasait le général de Gaulle, on pourrait dire que l’église de Royan a été « outragée mais libérée » ! En effet, comme je le disais juste avant, la première église de Royan a été complètement rasée de la carte. Il a bien fallu la reconstruire pour mieux repartir. Ainsi, vous allez le voir, son aspect a complètement changé : le bâtiment s’est refait une beauté !
Une première église au XIXème siècle
L’église, en plus d’être un lieu sacré, est souvent le centre d’un village ou d’une ville. Ce monument typique de nos communes françaises a même longtemps été un point de repère. En dehors du lieu de culte, cette église est aussi un espace de sociabilité pour les habitants.
Par exemple, durant l’époque médiévale, la nef et les transepts des églises servaient souvent de lieu de marché ou de foire : les bêtes et les marchands venaient y discuter et conclure des affaires … Fou non ?
Alors, quand ce structurant une communauté est heurté (comme ce fut le cas à Royan), toute la vie de la cité est bouleversée ! Avant de découvrir la « cathédrale de béton » construite dans les années 1950’s, j’aimerais vous parler de l’église primitive de Royan au XIXème siècle.
Dès le milieu du XIXème siècle, le maire de Royan envisage de construire une nouvelle église : celle du Moyen-Âge est un peu dépassée. Mais voilà un sujet fait débat dans la cité royannaise : où construire cette nouvelle cathédrale ?
Pour tout vous dire, les discussions entre les habitants des différents quartiers de Royan étaient très animés à l’époque. Tout le monde veut la cathédrale à proximité. Bref, impossible de se mettre d’accord …
Après moult conseils municipaux, le maire de Royan fini par trancher et avoir afin de cause : la nouvelle cathédrale sera construite sur l’actuelle place Charles de Gaulle (entre le boulevard Aristide Briand et le front de Mer).
De même, les royannais ont fini par se mettre d’accord : les bâtiments seront construits dans le style néo-classique très en vogue au XIXème siècle !
Le projet est confié à l’architecte Auguste Labbé. Ni une ni deux, les travaux débutent en 1874 jusqu’en 1878. Il aura fallu près 20 ans de débats et de « guerres de quartiers » pour qu’elle soit construite …
Ainsi l’ancêtre de l’actuelle cathédrale de Royan sort de terre. Malgré des proportions jugées un peu « petites » et « étroites » pour l’époque, tout le monde fini par se faire à l’idée. L’église est adoptée par les habitants de Royan qui retrouvent un peu leurs esprits et leur tranquillité …
Une "cathédrale de béton" tournée vers l'avenir
Comme je l’ai dit précédemment, cette tranquillité et cette quiétude a été bousculée en 1945. Il fallait donc reconstruire une cathédrale neuve et « qui en jette« .
Pour cela un projet est sélectionné comme véritable coup de coeur : la nouvelle cathédrale Notre Dame sera en béton et en forme de proue de bâteau ! Et ce sont les architectures Marc Hébrard et Guillaume Gillet qui entreprennent les travaux en 3 ans. L’édifice religieux est inauguré en grandes pompes en 1958 : un exploit pour l’époque !
Mais pourquoi cette cathédrale m’attire tant à chaque fois que je vais à Royan ?
Et bien tout d’abord car déjà l’édifice classé aux Monuments historiques en 1988 est une curiosité en soi : il n’en existe aucun autre en France. Et ça j’adore !
Ensuite, je trouve qu’il y a une certaine sérénité qui règne dans ce lieu. Malgré la présence d’icônes et de vitraux, cette cathédrale me fait penser à un temple protestant : elle est toute en sobriété, sans fioritures. Ce qui, à mon sens, la rend très élégante. En effet, cette église ne respecte pas le plan traditionnel en croix. Il ressemble plutôt à un quadrilatère.
Enfin, je ne sais pas pourquoi, je suis tombé sous le charme des vitraux contemporains qui bordent les collatéraux de l’église (côtés droit et gauche bordant la nef centrale). La preuve en image, je vous laisse profiter :
Après l’ascension jusqu’au balcon pour admirer la nef centrale, je vous conseille de redescendre pour admirer les collatéraux. À gauche, vous trouverez deux éléments notables : les fonds baptismaux que je trouve d’une grande beauté (une grande cuve utilisée pour les baptêmes d’enfants ou d’adultes) et la tombe de Mr Gillet, architecte de la cathédrale !
Le Temple protestant : une ode aux années 1950's ...
Après la cathédrale, je vous emmène quelques rues plus loin. Direction le Temple protestant de Royan ! Lui aussi détruit par les bombardements de 1945, l’édifice religieux a été lui aussi totalement repensé dans un style très épuré et typiquement « fifties ».
Le parvis du Temple est vraiment unique. C’est simple, au premier abord il ressemble à un bâtiment lambda (à l’instar d’un établissement scolaire par exemple ?).
Tout comme la cathédrale, l’édifice est construit par l’architecte Marc Hébrard. Le Temple protestant est plus ancien que son homologue catholique puisqu’il sort de terre en 1956. La présence protestante étant importante et ancienne à Royan (depuis le XVIème siècle), il était inconcevable de ne pas rebâtir un temple en priorité !
Encore une fois en farfouillant dans les archives municipales de Royan, je me suis rendu compte que ce Temple était bien plus qu’un lieu de culte : en effet, il s’agit d’un centre cultuel comprenant plusieurs partie : un diaconat, une salle de culte, un centre jeunesse, une salle de réunion et une maison pour le pasteur.
Le Temple surplombe un jardin et un cimetière protestant qui a été épargné par les bombes !
Ce que je trouve vraiment top lorsque l’on arrive devant l’édifice religieux c’est la finesse de l’architecture. En effet une sorte de péristyle ou de galerie au toit blanc fin surmonté de pilonnes métalliques accueille les visiteurs ! Le toit a été posé en une seule plaque ayant une forme circulaire. Je trouve que les courbes et le pin parasol mettent en valeur l’édifice.
En clair j’ai vraiment un gros coups de coeur pour ce Temple protestant …
Le marché de Royan : ode d'espoir et célébration des fruits de mer !
À l’instar du Temple et de la cathédrale, l’ancien marché de Royan a lui aussi disparu sous les bombes lors du dernier Conflit mondial. Avant l’édification des bâtiments actuels, le marché de Royan a pas mal bougé …
Avant 1789 et la Révolution, le marché se tenait sous les halles marchandes, juste devant l’ancienne église Notre Dame (Cf. Partie précédente). Il s’agit alors d’un marché important mais rural avec de petites échoppes ! Quelques années plus tard, la municipalité de Royan décide de construite un nouveau marché plus moderne et dans l’air du temps : il était accolé à l’ancien Hôtel de Ville, boulevard Aristide Briand.
C’est ce dernier marché qui a été soufflé par les bombardements. Mais problème … une ville sans marché central, ça n’existe pas : et ça les architectes qui ont rebâtis Royan dès 1945 l’ont bien compris !
Ainsi, en 1956, un nouveau bâtiment plus moderne sort de terre. Il est dès le départ un élément central de la stratégie d’urbanisme souhaitée par la municipalité de Royan. En effet c’est le point d’entrée du boulevard Aristide Briand jusqu’a la plage de la Grande Conche.
Ce nouveau marché est construit en 3 ans (de 1953 à 1956) par Mrs Morisseau et Simon. Il est édifié en béton armé coffré. Sa principale particularité est son toit en forme de coquille saint Jacques (ou de voile selon les interprétations) coulé en un seul morceau : une prouesse pour l’époque. Le but d’un telle réalisation en forme de coquillage est de symboliser la renaissance de la ville de Royan.
L’intérieur du marché est volontairement plus sobre et épuré afin de laisser passer un maximum de lumière. Autrement dit il n’y a pas de cloisons ni de pilonnes : tout est ouvert ! Et ça j’adore, je trouve ça vraiment intéressant comme type de structure …
Si je devais définir ce marché en un seul mot je dirais qu’il est un véritable « OVNI urbain ». Il est l’illustration parfaite du signe de progrès et de nouveauté souhaité par la municipalité pour reconstruire la ville dans la période d’après-guerre.
Malgré un aspect plutôt « froid » au premier abord, il m’a suffit de pousser la porte d’une des nombreuses entrées pour me rendre compte de la beauté de l’édifice.
Imaginez : des petites échoppes marchandes installées en cercle, comme autour d’un feu de camp avec une lumière très intense … Bref, rentrer à l’intérieur du marché de Royan, c’est quitter cet aspect « austère » de la façade extérieur pour entrer dans un lieu de vie chaleureux et convivial. Poissonniers, primeurs et bouchers : j’ai pu constater qu’il y régnait une véritable ambiance populaire et authentique, comme au siècle dernier au final !
Sincèrement, n’hésitez pas à rentrer à l’intérieur s’il est ouvert lorsque vous le découvrirez … Ça vaut le coup
Voilà, après vous avoir raconté brièvement l’histoire de Royan et listé mes 3 bâtiments publics « coup de coeur », il est temps de partir à la découverte des villas « fifties » dans les hauteurs de la ville …
Vous allez voir, ça vaut le détour …
Royan : un voyage entre le Brésil et les années 1950's à moins d'1h00 de La Rochelle
Comme je l’ai écrit plus haut, Royan est doté d’un style vraiment inédit et unique en France. La ville est un vrai symbole de l’urbanisme et de l’architecture en vogue dans les années 1950’s.
Mais Royan a une autre particularité … que je ne vous ait pas encore révélée ! En complément de ce patchwork exceptionnel, les architectes du « nouveau » Royan ont souhaité s’inspirer de certains quartiers Brésiliens. Autrement dit, flâner dans le coeur de la ville est une ode à l’Amérique du Sud (Brazilia ou encore Belo Horizonte).
Arpenter les rues royannaises c’est en prendre littéralement plein les yeux : courbes, design, couleurs vives, … Bref c’est un vrai bol de fraicheur et de bonne humeur que je vous propose pour clôturer cette balade !
Cette partie sera volontairement plus « visuelle » avec de nombreuses photos.
Tout d’abord car les deux premières parties ont été détaillées de manière très précise.
De plus, à mon sens, des visuels sont bien plus parlants que des textes pour exprimer l’ambiance 1950’s et l’âme des demeures que je vais vous présenter.
Enfin, ces édifices étant très modernes, les fonds archivistiques racontant l’histoire des maisons et bâtiments ne sont pas encore consultables en archives (délai de 50 à 100 ans selon les documents).
Ainsi, travailler sur ces sources est extrêmement difficile 😱.
Des détails architecturaux authentiques !
C’est bien connu, les années 1950’s voient l’explosion des courbes, des éléments graphiques et des couleurs criardes. Et bien je peux vous le dire : Royan n’a pas échappé à la règle …
Ici je vais vous montrer mes coups de coeur en terme d’éléments architecturaux qui ponctuent le tissu urbain de la ville. Qui sait, lors de notre balade à Royan, vous pourrez retrouver !
Ma sélection de villas coup de coeur dans les hauteurs de Royan : des années 1930's aux années 1950's !
Après ce petit panorama de détails architecturaux que vous pourrez retrouver lorsque vous visiterez Royan, je voulais vous présenter une sélection de mes villas balnéaires « coup de coeur ».
Ce dernier point à deux objectifs : vous montrer la richesse architecturale et patrimoniale du centre-ville de Royan. De même, quand vous visiter un village ou une ville n’hésitez pas à sortir des sentiers battus pour plonger dans les méandres des ruelles et impasses. Surprises et émerveillement garantis …
Maison 1 : la Villa Grille-Pain (1956 - Pierre Marmouset & Edouard Pinet)
Située dans le quartier de Foncillon, rue Pierre Jonain, cette villa est tout simplement ma préférée à Royan (avec la Villa Boomerang, je n’ai pas pu voir lors de ma balade).
Franchement, ne dirait-on pas un véritable grille pain au format XXL qui aurait été déposé en pleine rue ?
Cette demeure est typique de l’architecture de la fin des années 50’s avec ses claustras, ses briques de verre, son double escalier hélicoïdal et ses brises soleil. De plus, l’organisation même de la maison reflète les « fifties » : un garage au rez-de-chaussée, les pièces de vie (salon, cuisine, …) au premier étage et les chambres au dernier. En clair, cela donne une vraie « maison inversée » : et ça j’adore !
MAISON 2 : Au paradis de la couleur ...
Cette seconde maison située 21 rue du Docteur Audouin, est plus péchue que la villa Grille Pain. Du jaune, du bleu et du rouge : il y en a pour tout les goûts !
Ne pouvant pas accéder aux archives urbaines, je n’ai pas réussi à trouver d’informations complémentaires sur cette demeure (même pas le nom). Ici encore, nous retrouvons une organisation interne typique des années 1950’s : le salon, la salle à manger et la cuisine à l’étage et les chambres au rez-de-chaussée. La colonne vertébrale de la maison est l’escalier que vous pouvez apercevoir à gauche de la photo.
MAISON 3 : Une maison aux airs de "Why Women Kill" ...
Pour cette troisième villa je vous emmène quelques mètres plus loin. Nous sommes toujours dans la rue du Docteur Audouin. Arrêtez-vous au numéro 41 et admirer cette belle maison d’architecte du début des années 1950’s ! À l’instar de la maison précédente, on en prend plein les mirettes : du vert, du bleu et du jaune.
Lorsque j’ai vu cette maison, j’ai été très étonné puisqu’elle est vraiment différente de la villa située au n°21. En effet, la construction est plus contemporaine et graphique avec des briques de verre, une galerie ouverte soutenue par de fine colonnes de fer, … Mais ce que j’aime beaucoup dans cette maison, c’est la présence d’une cloison verte au premier plan avec des formes géométrique circulaires. À mon sens, ce morceau de cloison fait tout le charme de cette construction : on pourrait presque se croire dans la saison 1 de Why Women Kill et voir débarquer Beth Ann au volant de sa Wolswagen « Cox » …
Enfin bref, devant cette construction vous serez littéralement transporté 70 ans en arrière … et ça c’est top.
MAISON 4 : La Villa Colibri
Pour découvrir cette somptueuse demeure, rendez-vous au 27 boulevard de Perpigna. La villa Colibri est typique des « folies » balnéaires » construites dans le courant des années 1920 et 1930’s. À mon sens, cette villa s’inspire du style architectural colonial anglais : oeil de boeuf, pierre apparente, chiens assis et fronton triangulaire : tout ici respire le raffinement.
On peut retrouver ce type de constructions au nord de l’Inde, près de Shimla. Dans les années 1920’s, les colons anglais ont édifiés de petits palais dans les montagnes mêlant un style anglais (boiseries, murs épurés gros ou blanc, …) avec des jardins flamboyants et exotiques …
Cette maison est l’une de mes préférées aux abords du marché central ! N’hésitez pas à passer la voir si vous êtes de passage dans le coin.
MAISON 5 : Welcome to Los Angeles (Bienvenue à Los Angeles) !
Prenez des grandes ouvertures bleues, une façade en crépi blanc, des palmiers et une triple corniche en tuile, … et vous avez la recette parfaite pour une maison atypique. Nous sommes entre le Brésil et les États-Unis ! Pour admirer cette villa, direction le milieu de la rue Jules Robert. C’est un vrai melting-pot (brassage) de styles architecturaux … et ça c’est vraiment original et plaisant à voir.
Quand je vous disais tout à l’heure que Royan est un patchwork de styles différents à tout les coins de rue. Finalement c’est ça l’esprit « royannais » !
Télécharger votre balade
dans les années 1950's !
Et voilà, nous sommes arrivés au bout de cette balade. Tout au long de cette dernière, j’ai pu vous rendre compte de ma balade et de MON Royan. Bien entendu, il reste de nombreux éléments patrimoniaux sur lesquels j’ai fait l’impasse (que ce soit pour les années 1950’s ou à une autre époque d’ailleurs !).
Néanmoins, j’ai résumé ici des éléments et des lieux relevants du patrimoine royannais qui peuvent se visiter en 1/2 journée lors d’une excursion en famille. Je ne voulais pas faire spécialement d’article « catalogue ». Mon objectif était de vous montrer une sélection de lieux inédits et de vous en apprendre plus sur l’histoire de Royan.
Ainsi, que vous soyez habitants, charentais, touristes ou excursionnistes : n’hésitez pas à vous éloigner des chemins tout tracés ! Qui sait, vous y trouverez peut être d’autres trésors ?
Si comme moi vous souhaitez refaire cette balade, je vous laisse comme d’habitude une plaquette au format PDF ci dessous. Cette dernière est téléchargeable sans souci si vous le désirez ou imprimable au format papier.
Dans cette plaquette, vous trouverez également des informations pratiques et touristiques utiles (plages, palais des congrès, …) pour vous faciliter la vie une fois sur place !